La Presse

Mario Cloutier 10/10/2009

5 questions à Pedro Pires, réalisateur de Danse macabre

Le court métrage Danse macabre de Pedro Pires, cinéaste originaire de Québec, a été présenté dans plus de 70 festivals un peu partout dans le monde, récoltant 22 prix, dont le meilleur court métrage canadien au Festival de Toronto il y a quelques semaines. Il est présenté à Montréal cet après-midi au Cinéma du Parc dans le cadre du FNC.

Q Comment est venue cette idée de faire un film sur un cadavre?

R C’est un concept de Robert Lepage et une idée d’Annebruce Falconer, la danseuse qui «interprète» le corps dans le film. Robert m’a appelé puisqu’on avait déjà travaillé ensemble sur son film Possible Worlds. J’avais fait la conception visuelle. Je travaille avec lui à nouveau pour le spectacle qu’il prépare en ce moment avec le Cirque du Soleil.

Q C’est toutefois un film qui est bel et bien signé par toi?

R C’est mon film. J’ai gardé la proposition de départ mais en la travaillant un peu à la Kubrick, plus que comme un film de danse traditionnel. Avec une morte et une table comme seuls matériaux, j’ai mis le plus d’intensité possible dans chaque plan. Je voulais explorer les transformations qui affectent un corps après le décès.

Q En quelques minutes seulement, tu orchestres tout un ballet depuis le suicide de la jeune femme jusqu’à sa crémation. Ce n’est pas une morte comme les autres, si on peut dire?

R Ce corps a une présence qui est due à la performance de la danseuse, je crois. De plus, je l’ai traitée comme un vrai personnage, même si elle est inerte.

Q Danse macabre est vraiment sur une belle lancée?

R Oui et le prix à Toronto a encore ouvert des portes. Des producteurs des longs métrages The Departed et The Lord of the Rings sont intéressés, mais je ne veux pas aller faire un film impersonnel à Hollywood, si je n’ai pas le dernier mot sur la version finale.

Q Mais tu as d’autres projets, j’imagine?

R Phoebe Greenberg, qui distribue Danse macabre, produira mon prochain court métrage qui sera une adaptation très libre de la pièce de Marie Brassard, Jimmy. Cela
passera de 90 à 10 minutes avec ma sensibilité et ce que je retiens de la pièce.